L'homme et le moustique

 

Le moustique et l'homme

 

 

 

 

 

 

Parole de  Christian Lévêque. Journal :  Le Temps  11 janvier 2010

« Dans le monde réel, les disparitions d’espèces sont inévitables et parfois même souhaitables, quand il s’agit d’animaux dangereux pour l’homme. Devons-nous vraiment nous réjouir de l’existence des moustiques anophèles porteurs de la malaria?»

 Et puis, pour des raisons plus sentimentales, je fixerais pour seconde priorité de sauver certains de nos plus proches cousins. J’avoue que la disparition totale des orangs-outans, par exemple, me gênerait

A nouveau certains hommes se prennent pour Dieu. Suprématie de l’Homme sur le monde animal. Les moustiques font trembler les hommes, ce n’est pas étonnant. Ils se développent, mutent et se défendent contre l’homme pour ne pas se faire écraser entre deux doigts comme d’autres espèces qui meurent parce que l’homme change la biodiversité du monde, de l’écosystème, notamment.

La pollution fait jaunir les feuilles et les eaux se font noirs.

La survie des orang-outans dans la nature est grandement menacée par le développement des activités humaines et en particulier la déforestation, récemment encouragée par les sylvicultures industrielles (exploitation ou surexploitation du bois), le développement de mines et de cultures destinées à produire des biocarburants., et l'agriculture (en particulier pour la production d'huile de palme transformée ensuite en biodiesel).

Les forêts sont réputées pour être un des vecteurs importants de la photosynthèse et donc de la production d’oxygène dans l’atmosphère.

C’est le phytoplancton, en constituant une énorme biomasse dans l’immensité des eaux, qui est le véritable et le plus important acteur de la vie sur terre via l’équilibre des constituants de l’atmosphère, producteur d’oxygène et recycleur de carbone, aidé en cela par les algues.

Le moustique résiste !!

En 1959, 2 462 espèces de moustiques étaient décrites et validées de par le monde, 3 209 espèces en 1992 pour un total actuel atteignant 3 524 espèces réparties en 44 genres et 145 sous-genres (Harbach, 2009). La classification phylogénétique n'est toujours pas totalement définie. Si certaines tribus sont monophylétiques (Aedini, Culicini et Sabethini), la phylogéniede la plupart des tribus reste incertaine (Harbach & Kitching,1998 ; Harbach, 2007). Toutefois, l'apport cette dernière décennie, des techniques d'analyse génétique, couplée aux techniques d'analyse morphotaxonomique classiques permettent de progresser rapidement dans ce domaine.

Ces petits vampires suceurs de sang en majorité se nourrissent la nuit ou au crépuscule. Mais ils mutent et certaines espèces crépusculaires attaquent le jour.

L’attaque n’est-elle pas la meilleure des défenses ?

Hasard ou nécessité ?

Ce qui est étonnant c’est que les adultes mâles et femelles se nourrissent de nectar de fleurs, et participent ainsi à la pollinisation des plantes, au même titre que les papillons, et que les larves de moustiques ont pour la plupart une alimentation constituée de phytoplancton, de bactérioplancton, d'algues microscopiques et de particules de matière organique en suspension dans l'eau du gîte.

Le moustique donnent la vie aux fruits, se nourrissent d’algues donc le moustique pour se développer a besoin des arbres et de l’eau. Il est porteur de vie et de mort.

Mais contrairement à d’autre espèces et notamment l’Homme, le moustique est minuscule et ses besoins sont minuscules. Donc ils continuent à se reproduire en masse. Tant qu’il y aura un arbre, de l’eau stagnante et  des organismes homéothermes.

C’est incroyable de penser que l’Homme tue les prédateurs qui sont en haut de la chaîne de l’écosystème. Que l’homme croit qu’il est devenu la suprématie des prédateurs alors qu’il a oublié le moustique, qui est un prédateur bien plus fort et dont les besoins sont bien plus faibles et dont la capacité d’adaptation bien plus élevée.

Ainsi ,les moustiques sont apparus au Jurassique, il y a environ 170 millions d'années. Le fossile le plus ancien date du Crétacé. Ils ont évolué sur ce qui correspond aujourd'hui à l'Amérique du Sud avant de s'étendre d'abord vers la Laurasie au nord avant de redescendre vers les tropiques.

Les moustiques préhistoriques étaient environ trois fois plus gros que les espèces actuelles et étaient un groupe voisin des Chaoboridae (moucherons piquants).

Le moustique précède l’espèce humaine sur terre et si l’espèce humaine continue sur cette voie le moustique poursuivra son chemin sans se retourner.